Energies & Climat : La France en action au cœur d’INTERMAT
Construire bas carbone : un impératif collectif
Ce changement d’algorithme est en marche. C’est ce que démontrent les professionnels du secteur et les experts présents aux tables rondes d’INTERMAT. Lors du débat sur l’action de la France dans la préservation du Climat et le développement de nouvelles énergies, nos invités ont su illustrer de nouveaux modèles dans les chantiers de construction. Flore Jachimowicz, directrice RSE & Innovation chez Icade, rappelle le cap à suivre : « Notre priorité, c’est la lutte contre le changement climatique. Il faut réussir à maintenir une trajectoire 1,5 degré ».
On ne parle plus simplement d’objectifs, mais de résultats. Un exemple ? Le Village des Athlètes des JO 2024, projet phare d’ICADE, a permis de diviser presque par deux les émissions de CO₂ par mètre carré (700 kg/m² contre 1 200 kg/m² en moyenne). Une performance rendue possible grâce à une approche collaborative avec les architectes, les industriels, et ce jusqu’au périmètre logistique. Un ensemble de choix stratégiques comme l’utilisation d’un transport fluvial, l’intégration de béton bas carbone, et la mise en place de filières courtes a participé à l’élaboration de cercle vertueux. Chaque levier a compté afin de proposer « une construction plus sobre, plus verte, plus collaborative ».
La norme : à la fois contrainte et accélérateur du changement
Flore Jachimowicz, directrice RSE & Innovation, membre du Comex ICADE :
Philippe Rivoallan, CEO d’ENERIA :
« Les réglementations peuvent bien sûr impacter la façon dont les chantiers utilisant nos machines vont se faire dans le temps » souligne Philippe Rivoallan, directeur général d’Eneria. C’est la clé de voûte des chantiers du bâtiment et des travaux publics. C’est l’équation subtile à résoudre entre les solutions actuellement disponibles à grandes échelles, les tendances émergentes du marché de l’équipement, et le coût de leur mise en application sur la rentabilité d’un chantier.
« Une économie de plateforme », selon Flore Jachimowicz, qui influe sur la prise de décision des acteurs « qui se tournent vers ces engagements et [sont] contraints par la réglementation d'adopter des nouvelles normes ».
Le tout est encouragé par une « taxonomie européenne » qui pousse à une consommation des entreprises plus verte : « l'ensemble des entreprises doivent se justifier sur ce qu'elles font de leurs investissements, fatalement les banques également doivent justifier qu'elles prêtent à des entreprises qui ont des réalisations vertes. Et ça, ça crée une espèce de chaîne alimentaire qui pousse tout le monde vers le haut ».
En créant des volumes par la norme, les marchés se développent et in fine les coûts dus à cette transition seront amenés à baisser : « on est dans la bonne direction. Mais je dirais [que] le prix de ces nouveaux carburants et leur mise en œuvre pour animer nos matériels est un frein, bien sûr, qui ne va pas être délogé si rapidement que cela. »
Le mix énergétique & sa data
Chez Eneria, on croit beaucoup à l’hydrogène. Philippe Rivoallan, son directeur général, le dit clairement : « L’électrification par batterie ne suffira pas pour les engins lourds. L’hydrogène a un rôle central à jouer ». Un constat que partage La Commission européenne. L’institution prévoit en effet 10 millions de tonnes d’hydrogène vert produites d’ici 2030. Une énergie propre, capable de remplacer les carburants fossiles dans les usages les plus intensifs. En parallèle, l’électrification progresse, notamment sur les mini-pelles, les nacelles, les outillages de chantier –plus facilement adaptables dans cette phase de transition. Mais il reste d’autres aspects à ne pas négliger pour accélérer cette mutation : la donnée.
De plus en plus précise, elle permet de mieux mesurer les consommations, d’optimiser les usages, de comparer les performances environnementales d’un produit ou d’un chantier. Elle inclut le volet plus complexe à gérer du « scope 3 ». Piloter en interne et déployer des process permettant de mieux contrôler ses propres consommations peut s’implémenter de manière progressive. Mais « ce qui est plus compliqué, c'est de traiter ce qu'on appelle le scope 3. Ce sont les émissions des produits que nous vendons à nos clients. […] Nos efforts portent sur les deux côtés. » rappelle Philippe Rivoallan. Cela implique un nouveau périmètre d’activité à mettre en place en cherchant des moyens d’accompagner les clients à décarboner leur activités à travers les produits et services qu’ils achètent.
Ce pilotage des projets par la data devient un vrai levier d’action – et un avantage concurrentiel pour les entreprises qui s’en saisissent.
Une décarbonation multifactorielle
INTERMAT en donnant la parole aux professionnels du secteur, met en perspectives une vision multifactorielle de la décarbonation. Elle ne peut être le fruit d’une seule technologie, mais résulte bien d’une combinaison de facteurs, d’une dynamique collective, et d’une vision à long terme partagée. En réunissant les industriels, ingénieurs, chercheurs, fabriquants, concessionnaires, loueurs, opérateurs et collectivités, INTERMAT offre une plateforme unique pour faire avancer cette transformation. C’est le lieu où la construction durable se concrétise. Où les discours deviennent projets. Où les défis se transforment en opportunités.
Du 24 au 27 avril 2027, le salon INTERMAT revient à Paris Nord Villepinte avec une ambition forte : réinventer la construction autour de solutions durables, décarbonées et résolument tournées vers l’avenir. Soyez au rendez-vous !
Energie & Climat : La France en action
Depuis sa promulgation le 22 août 2021, La Loi « Climat & Résilience » résonne dans les différents segments du marché de la construction.
Avec ce texte, la France s’engage dans une démarche de transition écologique forte, basée sur le développement du bas carbone. Électrification, hydrogène, économie circulaire : des solutions concrètes émergent pour bâtir plus durable et respecter de nouvelles normes.